A partir de deux cohortes d’élèves de CM1 (n = 1398) et de CM2 (n = 1398) ayant bénéficié d’un repérage systématique grâce à Réperdys, un outil proposé aux enseignants en passation semi-collective, un dépistage de la dyslexie a été réalisé par les médecins scolaires des établissements concernés à l’aide d’outils spécifiques. En utilisant les critères proposés par les concepteurs de l’outil Réperdys, nous avons retrouvé un taux de repérage de 31 % pour les CM1 et autant pour les CM2, soit un taux bien supérieur à celui attendu (15 % ; Jacquier-Roux et coll., 2006). De fait, l’analyse des enfants repérés a confirmé la forte incidence de dyslexie dans les deux cohortes, respectivement 26 et 23 %, en utilisant le critère haut, c’est à dire un déficit de plus de deux écart-types par rapport à la norme. Par conséquent, environ un enfant sur quatre de la population initiale peut, d’après les critères retenus, être considéré comme potentiellement dyslexique. Les différentes explications possibles à cette surprenante constatation sont discutées. Une analyse plus détaillée des résultats a permis en outre de démontrer que l’épreuve de dictée de Réperdys était fortement corrélée à l’âge de lecture déterminé par le test de l’Alouette, alors que les deux autres épreuves (lecture de mots et copie) le sont beaucoup moins. Une analyse des erreurs en dictée, selon les critères proposés par Jacquier-Roux et coll., a montré que les erreurs dites « internes », c’est-à-dire qui enfreignent les règles de correspondance grapho-phonémique, sont significativement corrélées à l’âge de lecture, ce qui en fait un bon prédicteur du trouble de la lecture. Enfin, une analyse en composantes principales (ACP) a permis d’identifier trois facteurs de regroupement des principales mesures réalisées, validant globalement un modèle rapportant les troubles de la lecture à un déficit de nature linguistique, attentionnelle ou praxique.

Document joint

Six pour Dys - PDF - 358.3 ko