C’est un trouble durable et fréquent (7 à 8% des écoliers) de l’apprentissage du langage écrit qui touche à la fois le versant réceptif (lecture), et expressif (orthographe). Elle apparaît chez des enfants d’intelligence normale, sans trouble sensoriel, auditif ou visuel, sans trouble psychologique primaire (d’où l’appellation de trouble spécifique), qui suivent une scolarité régulière et vivent dans un milieu socioculturel adapté.

Qu’est-ce que la dyslexie ?

Le terme de dyslexie fait référence à un ensemble de symptômes qui se traduisent par des difficultés avec des compétences linguistiques spécifiques, touchant spécialement la lecture. Les élèves dyslexiques éprouvent souvent des difficultés avec d’autres compétences linguistiques à la fois orales et écrites, telles que l’écriture, la prononciation des mots et l’orthographe. La dyslexie affecte les individus tout au long de leur vie ; cependant, son impact peut changer à différentes étapes de la vie d’une personne. Il est appelé trouble d’apprentissage parce que la dyslexie peut rendre très difficile la réussite d’un élève sans un enseignement de la lecture adapté qui doit être mis en œuvre spécialement pour lui . Dans ses formes les plus sévères, un élève dyslexique peut être admissible à un enseignement spécialisé, avec des instructions spécialement conçues et, plus généralement, des aménagements de la pédagogie.

Qu’est-ce qui cause la dyslexie ?

Le mécanisme exact de la dyslexie n’est pas encore connu avec précision, mais des études d’imagerie anatomique et fonctionnelle cérébrales montrent des différences dans la façon dont le cerveau d’une personne dyslexique se développe et fonctionne. De plus, la plupart des personnes dyslexiques ont des difficultés à identifier les sons distincts de la parole dans un mot et/ou à apprendre comment les lettres représentent ces sons, un facteur clé de leurs difficultés de lecture. Toutefois, on insiste de plus en plus souvent sur l’existence d’un nombre conséquent de dyslexiques qui n’ont aucun trouble de nature langagière, ce qui semble écarter une explication reposant exclusivement sur les mécanismes du langage. La dyslexie n’est due ni à un manque d’intelligence ni à un désir d’apprendre ; avec des méthodes d’enseignement appropriées, les personnes dyslexiques peuvent apprendre avec succès.

Quels sont les effets de la dyslexie ?

L’impact de la dyslexie est différent pour chaque personne et dépend de la sévérité du trouble et de l’efficacité de l’enseignement ou de la remédiation. La difficulté principale réside dans la lecture des mots. Certaines personnes dyslexiques parviennent à apprendre les premières tâches de lecture et d’orthographe, en particulier avec un excellent enseignement, mais rencontrent plus tard leurs problèmes les plus difficiles lorsque des compétences linguistiques plus complexes sont requises, telles que la grammaire, la compréhension des manuels et la rédaction d’essais.

Les personnes dyslexiques peuvent également avoir des problèmes de langage parlé, même après avoir été exposées à de bons modèles linguistiques à la maison et à un bon enseignement de la langue à l’école. Ils peuvent avoir du mal à s’exprimer clairement ou à comprendre pleinement ce que les autres veulent dire lorsqu’ils parlent. De tels problèmes de langage sont souvent difficiles à reconnaître, mais ils peuvent entraîner des problèmes majeurs à l’école, au travail et dans les relations avec les autres. Les effets de la dyslexie peuvent aller bien au-delà de la salle de classe.

La dyslexie peut également affecter l’image de soi d’une personne. Les élèves dyslexiques finissent souvent par se sentir moins intelligents et moins capables qu’ils ne le sont réellement. Après avoir vécu beaucoup de stress en raison de problèmes scolaires, un élève peut se décourager de poursuivre ses études, d’où décrochage et exclusion scolaires, dont le risque, bien que ne concernant qu’une infime partie des dyslexiques, doit toujours être prise en considération.

Quelle est la fréquence des troubles d’apprentissage liés au langage ?

15 à 20 % de la population a un trouble d’apprentissage lié au langage. Parmi les élèves ayant des troubles d’apprentissage spécifiques recevant des services d’éducation spécialisée, 70 à 80 % ont des déficits en lecture. On considère généralement que l’incidence de la dyslexie proprement dite se situe autour de 7% de la population. La dyslexie est ainsi de loin la cause la plus fréquente des difficultés de lecture, d’écriture et d’orthographe ayant un impact sur la scolarité. La dyslexie affecte les hommes et les femmes presque également ainsi que les personnes de différents milieux ethniques et socio-économiques presque également. Toutefois, on admet que certains facteurs d’environnement peuvent jouer un rôle aggravant et accentuer (ou diminuer) la sévérité et la durabilité du trouble. Parmi ces facteurs, les plus étudiés ont été la langue maternelle et le statut socioéconomique, deux facteurs dont le rôle a été établi scientifiquement.

Quelles sont les causes initiales de la dyslexie ?

On distingue deux types de causes : génétiques et environnementales (ou liées au milieu). Le fondement d’un facteur génétique repose sur la constatation largement établie que la dyslexie survient dans certaines familles plus que dans d’autres mais aussi sur des études convergentes sur les jumeaux qui ont pu déterminer avec certitude que le génétique joue au moins pour les deux tiers dans le déterminisme de la dyslexie.
La question du génétique et de l’environnemental rejoint celle souvent posée par les enseignants de la différence entre "trouble" et "difficulté" lorsqu’ils observent un élève qui ne parvient pas à apprendre au même niveau que les autres. En fait, les résultats des études en IRM du cerveau des enfants en difficulté d’apprentissage montrent que les conséquences d’un milieu défavorable sur le développement du cerveau sont comparables à celles observées chez des dyslexiques "purs", ce qui incite à ne plus s’arrêter sur cette question qui s’avère ainsi mériter le statut de "faux problème" !

Les personnes dyslexiques peuvent-elles apprendre à lire ?

Oui. Si les enfants dyslexiques reçoivent une formation efficace à la conscience phonologique et à la phonétique en maternelle et en 1re année, ils auront beaucoup moins de difficultés à apprendre à lire au niveau scolaire que les enfants qui ne sont identifiés ou aidés qu’en 3e année. 74% des enfants qui sont de mauvais lecteurs en 3e année restent de mauvais lecteurs en 9e année, beaucoup parce qu’ils ne reçoivent pas un enseignement d’alphabétisation structurée approprié avec l’intensité ou la durée nécessaires. Souvent, ils ne savent pas non plus bien lire en tant qu’adultes et par conséquent ils n’auront aucune appétence pour la lecture. Il n’est jamais trop tard pour recevoir une aide de la part d’un professionnel compétent, qu’il soit pédagogue ou rééducateur.